Journée mondiale de la contraception

Publié le Jeudi 25 septembre 2025

Dans le cadre de la Journée mondiale de la contraception, nous avons tendu notre micro au Dr Martine Dehandschutter, Chef de clinique de la Chirurgie gynécologique, pour aborder la contraception dans sa globalité – une question qui touche à la fois à la santé, au bien-être et aux choix de vie.

Un droit acquis, toujours d’actualité

Depuis plusieurs décennies, la contraception représente une avancée majeure dans le domaine de la santé et de l’autonomie des femmes et des couples. Pourtant, son utilisation reste parfois irrégulière, en particulier chez les plus jeunes, qui peuvent se tourner vers des méthodes peu fiables. « Certaines patientes se fient encore uniquement au retrait ou au calcul de leur cycle, explique le Dr Dehandschutter. Or, ces pratiques exposent à des risques réels. »

Liberté et responsabilité

La contraception est avant tout un outil de liberté : elle permet de choisir si et quand avoir un enfant. Ne pas recourir à une méthode contraceptive peut avoir des conséquences, comme une grossesse non planifiée ou une exposition accrue aux infections sexuellement transmissibles. L’essentiel est que chaque personne dispose d’une information claire et fiable pour faire un choix éclairé, adapté à sa situation.

Comprendre les risques

Les effets secondaires potentiels des contraceptifs, en particulier hormonaux, suscitent régulièrement des interrogations. Pour le Dr Dehandschutter, il est important de replacer ces questions dans un cadre global : « Comme pour tout traitement médical, il existe des bénéfices et des risques. L’accompagnement médical permet d’évaluer la balance entre les deux et de choisir la méthode la plus appropriée. »

Un accompagnement personnalisé

Chaque parcours est différent. Les besoins d’une adolescente, d’une jeune adulte, d’une mère de famille ou d’une femme plus âgée ne sont pas identiques. La consultation contraceptive repose sur l’écoute, l’évaluation des antécédents médicaux et familiaux, et l’adaptation aux projets personnels. La contraception n’est pas figée : elle évolue au fil du temps, selon les étapes de vie et les choix de chacun.

Une démarche qui peut être partagée

La contraception est avant tout un choix individuel, mais elle peut aussi faire partie d’une réflexion commune. Dans certains cas, la décision s’inscrit dans un dialogue au sein du couple, dans une logique de partage et de coresponsabilité.

La prévention des infections, un enjeu majeur

La contraception ne se limite pas à la maîtrise de la fertilité. Elle englobe également un aspect essentiel de la santé sexuelle : la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST).

Parmi les différentes méthodes, le préservatif occupe une place particulière puisqu’il est le seul à protéger à la fois contre les grossesses non planifiées et contre la transmission d’infections telles que le VIH, la chlamydia, le papillomavirus ou la syphilis. Son rôle reste donc central, même pour les personnes qui utilisent une autre méthode contraceptive en parallèle.

Rappeler cette dimension est d’autant plus important que la perception du risque a changé au fil des générations. Dans un contexte où les progrès médicaux ont transformé la prise en charge de certaines infections, la vigilance tend parfois à diminuer. La sensibilisation doit donc rester une priorité, en particulier pour les jeunes, afin de favoriser des comportements de prévention durables et responsables.

Contraception et qualité de vie

La contraception ne se limite pas à éviter une grossesse : elle peut aussi jouer un rôle thérapeutique et améliorer la qualité de vie.

Certaines méthodes hormonales – comme la pilule, l’anneau vaginal, le patch, l’implant ou le stérilet hormonal – permettent de réguler le cycle menstruel, d’atténuer les douleurs de règles et de diminuer l’abondance des saignements. Elles peuvent aussi soulager des pathologies comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), où les douleurs ou les troubles hormonaux peuvent être particulièrement difficiles à vivre. Ces méthodes contribuent également à prévenir l’anémie liée aux pertes sanguines trop importantes, et peuvent améliorer certains symptômes comme l’acné ou l’excès de pilosité.

Chaque méthode présente des spécificités :

  • L’anneau vaginal et le patch libèrent des hormones de manière régulière et peuvent être pratiques pour celles qui souhaitent éviter une prise quotidienne.
     
  • L’implant est une solution discrète et de longue durée, inséré sous la peau.
     
  • Le stérilet hormonal agit localement dans l’utérus et réduit souvent l’intensité des règles.
     
  • Le stérilet au cuivre, sans hormones, est une alternative pour celles qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas utiliser de contraception hormonale.

La contraception reste un enjeu de santé publique et un outil de liberté individuelle. Elle demande information, dialogue et accompagnement, afin que chaque femme – et chaque couple – puisse trouver la solution la plus adaptée à son parcours de vie.

 

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